Comment fonctionne la prise en charge de ses revenus si on est kinésithérapeute et malade par la CARPIMKO ?

25 Sep 2024 | Professionnels de santé

La prise en charge des revenus pour un kinésithérapeute en cas de maladie par la CARPIMKO.

La gestion des revenus en cas d’arrêt maladie est une question cruciale pour les professionnels de santé indépendants, tels que les kinésithérapeutes. Contrairement aux salariés qui bénéficient généralement de dispositifs préétablis par leur entreprise ou la Sécurité sociale, les travailleurs indépendants doivent s’appuyer sur des organismes spécifiques pour pallier la perte de revenus. Pour les kinésithérapeutes, la CARPIMKO (Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Pédicures-Podologues, Orthophonistes et Orthoptistes) est l’organisme de référence en matière de retraite et de prévoyance. Elle propose également une couverture en cas d’incapacité temporaire de travail.

Qu’est-ce que la CARPIMKO ?

La CARPIMKO est une caisse de retraite et de prévoyance destinée aux professionnels paramédicaux exerçant en libéral. En tant que kinésithérapeute indépendant, vous êtes automatiquement affilié à la CARPIMKO dès le début de votre activité. Outre la gestion des retraites, la caisse propose des dispositifs de prévoyance pour les situations d’arrêt de travail, d’invalidité, et de décès.

Pour couvrir une éventuelle perte de revenus en cas de maladie, la CARPIMKO verse des indemnités journalières à partir d’un certain délai de carence et sous certaines conditions. Ce système vise à compenser partiellement les revenus perdus durant l’arrêt de travail.

Les conditions pour bénéficier des indemnités journalières

Tous les kinésithérapeutes affiliés à la CARPIMKO ne peuvent pas automatiquement bénéficier d’indemnités journalières en cas de maladie. Il est nécessaire de remplir certaines conditions :

  • Justifier d’au moins un an d’affiliation : Pour prétendre à ces indemnités, il faut être affilié à la CARPIMKO depuis au moins un an.
  • Être à jour des cotisations : Le versement des cotisations de prévoyance à la CARPIMKO est indispensable pour être couvert. Si un kinésithérapeute n’est pas à jour dans le règlement de ses cotisations, il ne pourra pas prétendre aux indemnités.
  • Arrêt de travail médicalement justifié : L’arrêt de travail doit être justifié par un certificat médical, et la durée de celui-ci doit être précisée pour calculer les indemnités.

Les modalités de prise en charge

Une fois les conditions remplies, la CARPIMKO verse des indemnités journalières après un délai de carence. Voici les principaux éléments à connaître :

  • Délai de carence : Pour les arrêts maladie, la prise en charge commence après un délai de carence de 90 jours. Durant ces 90 jours, le kinésithérapeute ne reçoit aucune indemnité de la CARPIMKO. Pour les affections de longue durée ou les hospitalisations, il est possible que le délai de carence soit réduit à 30 jours.
  • Intervention de la CPAM : Durant les 90 premiers jours d’arrêt de travail, la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) peut intervenir pour compléter la couverture. Elle peut verser des indemnités journalières à partir du 4ème jour d’arrêt jusqu’au 90ème jour, sur la base d’1/730 du revenu moyen des trois dernières années. Ce complément permet de réduire l’impact financier durant la période où la CARPIMKO n’intervient pas encore.
  • Montant des indemnités journalières : Le montant des indemnités versées par la CARPIMKO dépend des cotisations et des revenus du kinésithérapeute. En moyenne, elles représentent environ 55 % du revenu annuel moyen des trois dernières années, dans la limite d’un certain plafond fixé par la caisse.
  • Durée des versements : Les indemnités journalières sont versées pendant toute la durée de l’incapacité de travail, sous réserve que celle-ci soit médicalement justifiée. En cas de longue maladie, un kinésithérapeute peut percevoir ces indemnités pendant une durée maximale de trois ans.

Les compléments possibles

Il est à noter que la couverture de la CARPIMKO peut s’avérer insuffisante pour maintenir un niveau de vie convenable, notamment durant les 90 premiers jours d’arrêt maladie, où le seul soutien provient de la CPAM et non de la CARPIMKO. Pour pallier ce manque, beaucoup de kinésithérapeutes souscrivent à des assurances privées complémentaires. Ces assurances permettent d’obtenir des indemnités dès le premier jour d’arrêt de travail ou de percevoir un montant plus élevé que celui offert par la CARPIMKO.

Ces complémentaires prévoyance offrent une couverture personnalisée, adaptée aux besoins spécifiques de chaque praticien, en prenant en compte leur niveau de revenu, leur situation familiale, et leurs obligations financières.

Conclusion :  

La prise en charge des revenus pour un kinésithérapeute en cas de maladie par la CARPIMKO est un dispositif indispensable mais encadré par des conditions strictes. Le délai de carence de 90 jours et le montant des indemnités journalières peuvent représenter un frein pour ceux qui n’ont pas anticipé cette situation. Il est donc recommandé de compléter cette couverture avec des assurances prévoyance privées afin de garantir une meilleure protection financière en cas de problème de santé. La prévention et l’anticipation sont les clés pour gérer au mieux les périodes d’incapacité de travail dans la profession libérale.

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